Description de la vallée d'Aîguesmont (ou Ayguesmont) dans l'ARIEGE

La Vallée d’Aîguesmont (ou Ayguesmont) dans l’Ariège,

Pyrénées Centrales

Extrait de « Le tardif remords de l’Amour » (roman) :

Un groupe de jeunes musiciens, invités par l’un de leur camarade, originaire des lieux, Philippe Galdrec, découvrent pour la première fois la Vallée d’Aîguesmont, au cœur des Pyrénées Centrales, dans l’Ariège, guidés par Jérémie Daltran, venus les accueillir à la gare de Foix…

En quelques minutes, nous quittâmes Foix par la Nationale 20 qui longe l'Ariège, en direction de Tarascon. J'étais dans le tube Citroën avec Fenris et David, confortablement installé au milieu des sacs et des valises, tandis que Philippe avait pris place devant à côté de Jérémie. Evidemment Eléanor, Vany, Axelle et Christian avaient pris place dans le break 404 de Joël, plus confortable. En tant que Chef d'orchestre, Christian prétendait avoir droit à des égards auxquels un simple musicien ne pouvait prétendre. Nous, on se moquait gentiment de lui et surtout on évitait de le contrarier, lorsque ce n'était pas vital.

A un détour très sinueux de la Nationale, le convoi bifurqua sur la droite, sans crier gare, pour s'engager sur une départementale très étroite et très pentue.

- La citadelle de Saveyrac, sur cette pointe, là-bas ! s'écria Philippe de plus en plus excité à l'approche de son pays.

- A votre gauche, l'Aîgues, qui se jette furieusement dans l'Ariège, indiqua Jérémie. Voilà maintenant le village de Saveyrac. Autrefois la passe de Saveyrac, encadrée par la Citadelle de Saveyrac au nord et la pointe de Galbon, au sud, commandait l'entrée dans la vallée d'Aîguesmont.

Agrippés aux sièges avant, nous tentions de découvrir le paysage formidable de la vallée : à droite de la route se dressaient les crêtes de Saveyrac qui présentaient une succession impressionnante de six pics très aiguisés et dont les pentes arides rehaussaient davantage l'agressivité des sommets.

L'Aîgues suivait un lit très encaissé que surplombait la route, parfois très étroite, et qui ne laissait le passage qu’à un seul véhicule à la fois.

- Depuis que le barrage d'Asquebel a été construit, cette partie de la rivière a perdu son aspect de torrent fougueux, expliqua Jérémie. Mais grâce au lac, il y a toujours de l'eau dans la basse vallée, jusqu'à l'Ariège.

- Justement, voilà le village d'Asquebel et le barrage. Nous longerons le lac côté nord, précisa Philippe.

- Sur les rives sud et est, il y a la superbe forêt d'Asquebel ! On peut y faire de belles balades à cheval pour aller vers Monclère ou dans la vallée de l'Orinian. Un de ces jours, nous ferons une randonnée, annonça Jérémie avec son accent rocailleux et chantant.

Comme le ciel était d'un bleu limpide, la couleur du lac d'Asquebel semblait absorber la même nuance d'azur. Une île couverte de résineux majestueux occupait le centre du lac.

La route épousait le dessin tourmenté des rives nord du lac. Un magnifique pont de pierres très ancien enjambait une rivière calme et large.

- C'est la Valcorise, qui traverse la forêt de Brumilonde, à l'ouest, là-bas, on aperçoit ses frondaisons, indiqua Philippe. La Valcorise servait autrefois de frontière entre le domaine de Prignac et la Vallée d'Aîguesmont.

La route s'engagea vers le sud et bientôt, surmontant les monts d'Asquebel, apparut le formidable donjon du Château de Sept-Aîguesmont. Les monts d'Asquebel étaient séparés en deux parties inégales par de profondes gorges au fond desquelles un bras de l'Aîgues s'était frayé un étonnant couloir entre les roches, canyon prodigieux.

- Voici le pont d'Asquaroc : voyez, deux kilomètres de gorges impressionnantes se profilent par-là, isolant, au sud,  le plateau qui supporte le château de Sept-Aîguesmont. Un autre bras de l'Aîgues contourne Asquaroc par le sud et vient arroser paisiblement le village de Sept-Aîguesmont. Avant le barrage, les deux bras se rejoignent au nord du village de Sept-Aîguesmont. Maintenant, ils alimentent le lac, avec la Valcorise au nord, l'Orinian à l'est, l'Ascoube au sud. Voilà un lac bien servit !

- La Vallée d'Aîguesmont est un lieu de rencontre des quatre éléments fondamentaux : l'air pur des Pyrénées, l'eau des cinq rivières, le fer des roches des sept montagnes et le feu du soleil d'Occitanie ! Sans oublier les flammes qui brûlent dans l'âtre des foyers des 11 villages… et dans le cœur des habitants ! conclut Jérémie, lyrique.